Aux petits explorateurs du patrimoine, rien d’impossible !
Qui l’eût cru ? Un aller-retour Mantes-Pékin en une seule journée ! C’est l’expérience qu’ont vécue nos « Petits explorateurs du patrimoine » dans le froid vif de l’hiver… Lea 15 ans, résume la journée.
Ce vendredi 3 janvier, les Petits explorateurs du Patrimoine sont partis à la découverte du quartier chinois situé dans le XIIIe arrondissement de Paris. Les enfants y ont premièrement vu l’église Notre-Dame de Chine, où se réunissent régulièrement près de 260 à 300 chrétiens d’origine chinoise, venus de tous les coins de la ville. Après des chants à la Vierge, l’aventure se poursuivit par une expédition au premier temple bouddhiste, bâti il y a trente ans au sein d’un parking souterrain ! Ces lieux charmants ont permis d’en apprendre énormément sur les traditions de ce culte. Un peu plus tard encore dans la journée, la troupe s’en alla flâner tranquillement parmi les gratte-ciels magnifiquement décorés par des street artists ainsi que les boutiques et magasins asiatiques, afin d’admirer la belle porcelaine ou bien de respirer les senteurs orientales. Puis, pour finir, le groupe d’aventuriers pénétra dans un second temple bouddhiste, plus récent et tout aussi impressionnant que le précédent ! En conclusion, petits et grands ont adoré cette incroyable surprise, un voyage immersif en Chine, mais en pleine capitale de France !
À propos de Notre-Dame de Chine
Le Père Paul An, curé de la paroisse, nous a fait visiter cette église étonnante, inspirée par la philosophie chinoise. Son agencement en spirale autour de l’autel, avec des courbes et des oppositions entre le blanc et le noir rappellent le symbole et la philosophie taoïste du Yin et du Yang. Le mur du fond, formé de galets est image des pierres vivantes de l’Église que nous formons.
Étonnante aussi cette statue de Notre Dame de Chine en marbre blanc de Shingtzu ! Les traits de l’enfant Jésus, surtout la coiffure, ont surpris les petits explorateurs. Mais malgré cet aspect sinisé, comment ne pas reconnaître l’universalité de cette Vierge à l’Enfant ? Jésus tient une croix dans sa main gauche, et dans sa main droite, un poisson (symbole de reconnaissance des premiers chrétiens). L’œuvre nous rappelle que le Christ est venu pour sauver tous les peuples de la terre.
Jean-Michel
Finoa, 11 ans, exprime à son tour son étonnement
Notre Dame de Chine, c’est la Vierge Marie en représentation chinoise. Elle est apparue en Chine au xixe siècle. Nous pouvons la reconnaître grâce à la tenue traditionnelle chinoise, à sa coiffure mais aussi grâce à l’Enfant-Jésus, coiffé comme un petit garçon chinois.
Le Père Étienne Guillet nous l’a dit : Notre Dame de Chine ne veut pas dire que Marie était Chinoise, ou Française lorsqu’elle est apparue à Bernadette ; elle n’est pas non plus Portugaise quand elle est apparue aux trois enfants de Fatima, mais elle apparaît pour annoncer la Bonne Nouvelle au monde entier. Historiquement, ces représentations de Marie dans ses apparitions sont fausses, mais elles sont vraies spirituellement.
Jonas, 11 ans, s’est laissé envoûter par un univers fascinant et incompréhensible. Propos recueillis par Gérard
Ton avis sur la journée au quartier chinois ?
J’ai adoré la journée car c’était plein de découvertes, de choses qu’on ne voit pas tous les jours. En fait, je ne connaissais pas l’existence de ce quartier. C’est très intéressant parce que, quand on entre, là où il y a le symbole de la porte, ça fait comme si on entrait directement en Chine. Du coup, quand je suis rentré chez moi, je croyais que j’étais allé directement en Chine et que j’étais rentré en France. C’était trop bien. On voyait les gens parler leur langue natale ; ils se sentaient chez eux.
Les temples ?
Dans une forte odeur d’encens (et de vapeurs d’essence NDR), il y avait derrière le bouddha des leds qui clignotaient et une musique que je ne peux traduire mais du genre aigu, ondulatoire… spatial…
Pour le dieu de l’univers, je n’ai pas compris pourquoi il était au sol et dans un coin. Le dieu de l’univers, ça devrait être grand… La dame m’a dit : « manque de place ! ». Ce n’est pas ce que j’espérais entendre.
Et Bouddha ? Qui c’est ?
C’est un homme qui a fait de bonnes choses dans sa vie pour devenir « éveillé », si j’ai bien compris.
Est-ce que tu as aimé les bubble-tea ?
Ben oui, j’ai adoré. Avec les boules gluantes, je n’avais jamais testé, mais au final, c’est très bon, surtout au lychee !
Les coulisses de Pékin-Express…
Les « grands explorateurs » avaient concocté la sortie surprise et le secret, jalousement gardé, a été respecté jusqu’au matin… Mais sans la solidarité des habitants du xiiie arrondissement, le voyage n’aurait pas eu la même saveur.
« Une bonne cause ! » C’est ainsi que Thida, habitante du quartier chinois, résume le mouvement des « Petits explorateurs du Patrimoine ». Elle sacrifie quelques heures de travail en appelant au secours un membre de sa famille pour gérer le restaurant à sa place et nous accompagne dans le dédale des tours, des temples et des boutiques. Véronique, qui vit elle aussi dans le quartier et connaît bien le bouddhisme, va nous aider à comprendre les mystères du temple de l’autel de Bouddha, à l’entrée du parking, rue du Disque : elle désigne les divinités honorées, montre les rituels de prédiction, explique les offrandes d’orange, signe de douceur et de prospérité, les couleurs rouge et or, symbole de richesse.
« Nous vous attendons avec joie ! » C’est en ces termes que le Père Paul An, recteur de la mission chinoise à Paris, a répondu à notre demande d’hospitalité à Notre-Dame de Chine ; lui non plus n’a pas ménagé son temps pour présenter sa communauté, jeune et dynamique (300 pratiquants et 15 baptêmes d’adultes chaque année !), conservant la culture qui fait partie de son identité (300 élèves au cours de chinois !). Fier de son église, il en expose chaque symbole. Cette paroisse organise des randonnées en Ile-de-France. Alors, pourquoi ne pas venir découvrir les trésors du Mantois ? À nous de rendre accueil pour accueil et de rendre leur journée inoubliable !