Chers paroissiens,
Nous l’avons vu, l’année jubilaire trouve son origine dans l’ancien testament. Dans Lévitique 25,8-13, Dieu ordonne aux Israélites de compter sept cycles de sept ans (49 ans) et de proclamer une année de jubilé la 50ème année. Cette année était marquée par :
-1 la libération des esclaves
-2 la restitution des terres : les terres vendues devaient revenir à leur propriétaire d’origine.
-3 le repos de la terre : comme l’année sabbatique (tous les 7 ans) les champs ne devaient pas être cultivés.
Le jubilé symbolise la grâce divine qui remet tout à zéro pour repartir à neuf, déchargé de tous les fardeaux.
En Luc 4,16-21, le Jubilé est vu comme une libération des péchés, une remise à zéro pour repartir à neuf.
Le Jubilé biblique symbolise la miséricorde divine et la justice sociale. Comme chaque jubilé, une indulgence plénière est accordée aux fidèles. Pour cela, certaines démarches sont à faire. Mais avant de voir les démarches, posons-nous la question : qu’est-ce qu’une indulgence plénière ?
L’indulgence plénière est une grâce spirituelle accordée par l’église catholique, qu’elle puise dans les mérites du Christ, de la Vierge Marie et des Saints. En vertu de son pouvoir de lier et délier (cf. Mathieu 16,19), l’Église peut décider de dispenser l’indulgence plénière à ses fidèles. C’est un trésor qui lui a été confié et dont elle fait profiter ses ouailles lors des Jubilés, pèlerinage, année sainte. Cette année, le pape (l’Église) a décidé d’ouvrir ce trésor pour le Jubilé de l’Espérance. Le Christ, par son incarnation, sa passion, sa mort, sa résurrection, nous a mérité le salut, c’est-à-dire l’entrée au paradis. Cela, il l’a fait une fois pour toutes. C’est pourquoi il n’y a qu’une seule messe célébrée depuis les événements. Nos messes sont le mémorial de la mort/résurrection de Jésus c’est-à-dire de la mise en présence de l’unique sacrifice du Christ. À la messe, nous sommes rendus présents au pied de la croix et face au tombeau vide. C’est pourquoi il faut avoir assisté à une messe pour recevoir l’indulgence plénière. C’est donc les mérites du Christ qui nous libèrent de tous nos péchés. Mais ce sont aussi les mérites de la sainte Vierge, de saint Joseph et des saints, particulièrement ceux pour qui nous avons une dévotion personnelle. En participant à la passion/résurrection du Christ, la Sainte Vierge, saint Joseph et les saints durant leur pèlerinage terrestre et par leur intercession actuelle auprès du Père, participent aux mérites du Christ qui nous libèrent de tous péchés et de leurs conséquences. On est là dans l’ordre de l’Amour, la miséricorde infinie de Dieu qui nous fait participer à l’obtention de ses grâces. Je ne mérite pas le Ciel par mes actes bons ou de réparations. Cela, le Christ l’a obtenu pour moi une fois pour toutes. Mais je me sanctifie par ces actes, non seulement moi-même mais aussi ceux pour qui j’offre et prie.
L’indulgence plénière est une grâce exceptionnelle qui m’est proposée de recevoir. Pour cela :
1) Je dois participer à un pèlerinage. Pour nous, dans notre diocèse soit à St Joseph le Bienveillant (nouvelle église construite à Voisin le Bretonneux), soit à la cathédrale Saint Louis à Versailles mais surtout le jeudi 29 mai jour de l’Ascension à Jambville.
2) Je dois me confesser pour être en état de grâce avec la volonté ferme de me convertir, c’est-à-dire avoir une disposition intérieure de rejet de tout péché même véniel (au moins 20 jours avant ou après ma démarche jubilaire.)
3) Je dois participer à la messe et communier si possible lors de ma démarche de pèlerinage.
4) Je dois prier aux intentions du Saint-Père en récitant un « Notre Père » et un « je vous salue Marie » par exemple.
Le pèlerinage peut-être aussi à Rome (les 4 basiliques majeures). Ce peut être aussi sur mon lit de handicapé, de malade ou de personnes très âgées, mon lit d’hôpital… mais aussi dans ma prison.
L’indulgence plénière peut-être appliquée à soi-même ou offerte pour une âme du purgatoire, mais ne peut pas être appliquée à une autre personne vivante. Cela veut dire que je peux faire ma démarche pour mon père, ma mère, mon frère, ma sœur, mon ami …défunt. Cela veut dire que si je fais cette démarche avec un vrai désir de conversion personnelle et de renouveau spirituel, les mérites du Christ ouvrent le paradis à celui, celle défunt (e) pour lequel ou laquelle j’ai fait ma démarche. C’est l’un des plus beaux cadeaux que l’on puisse faire à quelqu’un disparu que l’on aime.
Petite histoire qui m’a été racontée : L’indulgence plénière est comme quelqu’un qui a brisé une horloge. L’horloger l’a recollée, elle refonctionne mais elle garde toutes les traces de ses cassures. Par l’indulgence plénière, l’horloger fait disparaître toutes les traces. Elle redevient comme avant, même mieux qu’avant.
Quand je pèche, je brise ma relation avec Dieu, avec moi-même, avec les autres. En me confessant je renoue la relation, mais la tristesse, la blessure, les conséquences …que j’ai causées à mon prochain, à moi-même restent. Par l’indulgence plénière tout est annulé, réparé, remis à zéro, à neuf, d’où le fait que l’indulgence plénière est souvent liée aux années jubilaires.
Belle démarche jubilaire, prions les uns pour les autres. Père Gérard