Chers paroissiens,
Avec Jésus, le monde est vraiment à l’envers. Dans l’évangile, Jésus dit : « Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous! »
Être riche, être repu (avoir bien mangé), rire (faire la fête), être reconnu, n’est-ce pas tout ce que chacun d’entre nous désire vivre, être ? Il faut reconnaître que la plus grande partie de notre vie se résume à vivre ces réalités, ce planning. Notre notion de bonheur est bien liée à ces réalités. Nous passons une grande partie de notre enfance et adolescence à apprendre pour avoir un travail qui nous donne la richesse. Combien d’entre nous ont besoin de reconnaissance pour exister, pour vivre, pour être bien dans leur corps, leur esprit, leur âme ? Dans notre monde où le loisir a souvent pris la première place, nous cherchons tous à nous distraire, à rire. Or Jésus, lui, nous dit : « Quel malheur de vivre tout cela. » Et en plus, Jésus ajoute : « C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. » Aussi tout ce bonheur-là est faux. C’est de l’éphémère, du paraître. Alors, où est le bonheur ?
« Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant,
car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent,
quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause de Jésus. » Ce projet de vie n’est pas très réjouissant : être pauvre, pleurer, avoir faim, être insulté, être exclu. Et pourtant Jésus nous dit : « Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie,
car alors votre récompense est grande dans le ciel » Et il ajoute que là est la vraie prophétie, la vraie vie.
Que choisissez-vous ?
« Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent, mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend réussira. »
Sommes-nous prêts à renoncer au bonheur que le monde nous propose pour vivre le bonheur que Jésus nous propose ? Et comment pouvons-nous vivre ce bonheur promis par Jésus ?
Le prophète Jérémie nous donne le moyen de vivre ce bonheur promis par Jésus.
« Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance.
Il sera comme un arbre, planté près des eaux, qui pousse, vers le courant, ses racines. l ne craint pas quand vient la chaleur : son feuillage reste vert. L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude :il ne manque pas de porter du fruit. »
Jésus est celui qui a pleinement vécu les béatitudes qu’il propose. Il est le pauvre. Celui qui n’a pas hésité à venir prendre notre humanité, lui qui est Dieu, à vivre notre souffrance morale et physique, à mourir. Il est celui qui a faim et soif. « J’ai soif », dit-il sur la croix. J’ai faim et soif de vous, de votre amour. Il est celui qui a pleuré lors de la mort de Lazare, son ami. Il a pleuré sur les filles de Jérusalem lorsqu’il portait sa croix. Il a pleuré sur chaque personne aveugle, sur les boiteux, sur les morts qu’il a guéri, ressuscité. Son cœur est plein de compassion pour les pêcheurs (Zacharie, Marie-Madeleine, Matthieu le collecteur d’impôts, la samaritaine…). Il est celui qui s’est laissé cracher dessus, flagellé, insulté, méprisé. Il a vécu la trahison de Judas, le rejet de Pierre. Tout cela par Amour. C’est l’Amour qui sauve, qui vaut la peine d’être vécu. Être repu, riche (on est occupé à gérer ses biens), faire la fête, n’est-ce pas un sacré repli sur soi ?N’est-ce pas rechercher son bien-être personnel en oubliant que, s’il faut être bien soi-même, c’est en vue de vivre l’amour du prochain, son époux (se), ses enfants, ses collègues, ses amis ? Il y a très peu d’enseignes dans notre société qui nous disent ‘’d’être keep cool pour être bien avec l’autre’’. Cela n’est pas dit.
Et pourtant, c’est bien le bonheur comme Jésus l’a vécu qui conduit à la vie, la vraie. Il est ressuscité pour l’éternelle joie, l’éternelle fraternité, l’harmonie, l’amour en Fils bien-aimé du Père. « Mais non ! le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. »
Alors, quel chemin de bonheur choisissez-vous ?
Père Gérard.